Notre présent est teinté à chaque seconde par notre passé. Pour bien comprendre cet état de fait, il est nécessaire de se pencher sur les mécanismes de fonctionnement de notre cerveau et de notre inconscient. Lors du séjour in utero et pendant la première partie de l’enfance, des milliards de connexions neuronales vont s’établir par le biais de synapses capables de permettre la communication entre les cellules nerveuses. Ces connexions établissent des liens informationnels  pour créer la conscience de l’expérience avec tous les facteurs s’y rapportant. C’est notre environnement et toutes les formes d’apprentissage qui vont façonner l’architecture singulière de notre cerveau et par voie de conséquence, notre identité. De ce fait, nous sommes construits de notre passé.
Chez l’enfant, pas moins de 700 connexions nouvelles se créent en une seconde lors du développement cérébral !!!! Ces communications multiples peuvent atteindre un chiffre astronomique qui peut représenter jusqu’à 10 fois le réseau Web de la planète, soit environ 100 milliards de milliards de connexions. Plus que difficile à envisager pour notre mental ! Ces connexions vont constituer en quelques sortes une immense banque de données créée à partir de tout ce qui sera vécu dans cette première partie de vie. Cette étape est capitale dans la construction de chaque individu puisqu’elle va établir les bases du fonctionnement futur des adultes que nous sommes et avoir des répercussions énormes sur la construction de notre identité (système de pensée, croyance, schéma de comportement inconscient….). Ce réseau neuronal va s’alléger ensuite d’un bon tiers pour garder « seulement » les circuits neuronaux les plus utiles, cette étape est appelée « élagage synaptique » et se produit entre 12 et 18 ans. Les connexions les moins utilisées vont ainsi disparaitre mais en revanche, la mémoire de la connexion perdure. Cette mémoire laisse comme une trace de la connexion disparue et par ce fait sera plus facilement réactualisable si les capacités neuronales éteintes sont à nouveau nécessaires. Ce qui signifie que des potentialités acquises durant l’enfance et perdues par manque de sollicitations seront plus facilement accessibles si la vie nous propose à nouveau des expériences nécessitant ces anciennes aptitudes. A contrario, un enfant ayant vécu dans un milieu peu stimulant, aura à sa disposition un panel de potentiels moins riche ce qui pourra générer quelques difficultés à répondre à certaines situations et à créer des circuits neuronaux inédits basés sur l’existant.

Ces archives gigantesques de notre vécu contiennent non seulement tous les éléments présents lors de chacune de nos expériences (élément visuel, auditif, lumière, couleurs, température, paramètres physiologiques…) mais également tout le cortège émotionnel qui accompagne l’évènement. Le cerveau limbique, siège des émotions les plus primitives (colère, peur…) est déjà très développé chez l’enfant alors que le néocortex, capable de gérer les émotions, est encore immature et atteindra son plein potentiel vers 20/25 ans. Ce décalage dans la maturation de ces deux cerveaux confère à l’enfant la capacité de vivre les émotions d’une manière très intense et par conséquent très impactante. En effet, des liens très étroits existent entre émotion et mémoire.

Cette vision croisée des relations entre émotion et mémoire est relativement récente puisqu’il y a encore peu de temps, les émotions étaient jugées comme trop subjectives et non rationnelles, étant même réduites à une sorte de « pollution de la pensée ». Bon nombre d’études tendent à présent vers un consensus qui démontre que l’émotion influence la mémorisation. En effet, tous les évènements émotionnellement forts sont mieux retenus que les évènements portant une charge émotionnelle plus légère ou neutre. Dès lors, la qualité de la mémorisation va dépendre de la sensibilité émotionnelle liée à l’expérience. Ainsi, un tri des informations à mémoriser s’effectue en fonction des sensations ressenties et démontre que le phénomène de mémorisation n’est pas qu’une retenue des vécus mais qu’il est intimement connecté aux émotions.

De plus, un paramètre incontournable est à prendre en considération : le cerveau reptilien. Le plus ancien dans l’histoire de l’évolution humaine (465 millions d’années !), il est mature dès la naissance, et pour cause : il est investi de la grande mission de préserver la survie. Outre ses fonctions de maintien et d’équilibre de certains paramètres physiologiques, il est relié à l’inconscient. Une donnée capitale et même surprenante est à prendre en compte pour bien comprendre nos mécanismes de fonctionnement : le cerveau reptilien (l’inconscient) ne fait pas la différence entre le passé et le présent. Par conséquent, toutes les informations stockées dans notre immense banque de données sont présentes à chaque instant, certes en coulisse puisque les souvenirs ne sont pas amener à notre conscience en permanence, mais elles vont ainsi venir influencer tous nos comportements.

Pour éclairer encore davantage ce sujet, il faut bien comprendre également que le cerveau est configuré pour chercher à reconnaitre ce qu’il connaît déjà, caractéristique particulière du cerveau reptilien qui n’aime pas l’inconnu, synonyme de danger pour lui. Dans chaque situation vécue, le cerveau analyse 400 000 informations par secondes mais nous ne percevons consciemment que 0,005 % soit seulement 2000 éléments. Toutes ces informations vont passer par des filtres  qui vont sélectionner ce qui sera retenu en fonction de notre banque de données. Ainsi, lorsque le cerveau reconnait un ou plusieurs facteurs qui sont présents à la fois dans la situation immédiate et lors d’un évènement passé qui a provoqué une charge émotionnelle lourde, il va répondre à ce qu’il considère comme un danger par un programme établi lors de la première confrontation avec l’émotion liée à l’expérience. En somme, nous répondons à notre présent par une série de réactivité aux éléments mis en mémoire lors d’une expérience passée. De ce fait, notre vision du monde, des autres, de nos relations affectives, sociales, professionnelles, nos comportements, nos décisions….sont en grande partie le reflet de notre passé émotionnel. Nous répondons à nos blessures anciennes et répétons, sous des formes variées, le même scénario tant qu’un travail de fond n’est pas entrepris ou qu’une prise de conscience intense ne s’est pas produite. Tout ce qui nous fait peur, ce que nous fuyons ou parfois ce que nous combattons, ou encore ce que nous compensons…a une racine dans le processus de notre construction identitaire.

Puisque les charges émotionnelles mises en mémoire sont la clé de nos réponses à la vie, il va de soi qu’entreprendre une exploration et une pacification de ces états émotionnels anciens est une porte de libération et surtout un chemin précieux pour retrouver ce que nous sommes vraiment, libres des comportements répétitifs forgés au fil de notre existence.

 

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